mercredi 15 octobre 2014

Faites le deuil de votre ancien emploi

En finir avec le passé
pour aller de l'avant
Je viens de terminer une session de mon atelier sur le transfert des compétences. Après quelques six ans de pratique dans ce domaine, je me heurte toujours à deux grands obstacles, à savoir la difficulté que les gens rencontrent pour faire le deuil de l'emploi perdu et leur incapacité à se projeter dans une nouvelle situation professionnelle. Ce sont d'ailleurs deux choses bien différentes même si, souvent, l'un ne va pas sans l'autre.

Parlons du deuil, le reste fera l'objet d'un prochain post. Dans la perte d'emploi comme dans celle d'un être cher, nous ressentons une douleur provoquée par la rupture d’un attachement. Nous devons alors apprendre à renoncer à notre profession antérieure, à admettre la perte de notre emploi, bref à faire notre deuil. Pour moi (mais tout le monde ne partage pas cet avis), ce processus est indispensable si nous souhaitons rebondir et poursuivre sereinement notre route.

Selon la psychologue américaine Elisabeth Kübler-Ross, le deuil comporte cinq phases. Après le choc initial, nous passons par :
  • Le déni (nous refusons d'admettre la réalité de la perte) d’autant plus fort que le lien a été rompu de façon brutale ;
  • La colère (ou la culpabilité, quand nous retournons la colère contre nous-même) ;
  • Le marchandage : nous tentons de négocier avec la réalité ;
  • La dépression qui se traduit par un sentiment d'impasse, de blocage ;
  • L'acceptation : une fois la perte est acceptée, elle devient moins envahissante (c’est nous qui passons au premier plan et non plus l’objet de notre deuil).
Alors seulement, nous pouvons nous reconstruire, pardonner (au responsable de la perte ou à nous-même), trouver un sens à l'épreuve que nous venons de vivre (en identifiant les éventuels côtés positifs), retrouver la paix. Nous recommençons à faire des projets, à vivre dans l’ici et maintenant et non plus dans le passé. Si un nouveau projet se dessine, nous pouvons enfin y adhérer.

Chacun d'entre nous traverse ces différentes étapes à son rythme. Il se peut même que nous revenions en arrière par moment. Certains restent bloqués à un niveau ou un autre, tournant en rond sans réussir à progresser. Parfois au stade du déni : j'ai connu une personne qui, après quatre ans d'inscription au chômage, espérait encore retrouver son poste de responsable dans l'entreprise de la grande distribution où elle travaillait auparavant. Elle refusait visiblement d'admettre que c'était fini. D'autres sont rongés par la colère et le sentiment d'injustice, à tort ou à raison. Cette obsession les empêche de se projeter vers l'avenir en les figeant dans le passé qui ne peut être changé. La dépression fait souvent partie du tableau. L'épreuve du licenciement, violente au plan mental, le harcèlement parfois subi avant le départ de l'entreprise laisse un grand vide, un sentiment de dévalorisation.

Ce deuil n’est jamais facile à vivre quoique nous regrettions avoir perdu : notre statut antérieur, notre ancien salaire ou certains avantages comme la proximité du domicile pour les uns, la commodité des horaires pour d'autres, etc... Autant de raisons de reculer devant un nouveau projet professionnel ressenti, en plus, comme angoissant parce que porteur d'inconnu. 

L’important, si vous vous retrouvez dans ce cas, c’est de briser l’isolement. Parlez avec votre entourage, vos amis ou même d’anciens collègues de travail, des personnes à votre écoute, en qui vous avez confiance. Souvent, ils connaissent ou ont connu une expérience analogue. Non seulement vous éprouverez beaucoup de satisfaction à échanger mais vous réaliserez ainsi que vous n'êtes pas seuls à traverser une période de transition et que vous êtes pas nuls ! 

Au besoin, n'hésitez pas à consulter un professionnel, coach ou psychologue, avec qui vous pourrez réfléchir à ce que représentait réellement votre ancien travail et à ce que vous y aviez investi. Prendre conscience de ces enjeux vous aidera à tourner plus rapidement la page pour vous concentrer sur votre avenir qui reste encore à écrire.

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