La VAE, une façon efficace d'acquérir un diplôme |
Aujourd'hui, j'ai envie d'aborder la question du diplôme, un thème récurrent dans mes entretiens ou mes ateliers. D'autant plus que j'anime des modules sur le projet de formation où la nécessité et la façon d'obtenir un diplôme sont les principaux sujets abordés avec leur cortège d'interrogations existentielles du type : " En avoir ou pas ? Lequel ? A quoi sert réellement un diplôme ? Je suis autodidacte : c'est grave docteur ? ".
Après l'âge et l'inexpérience, le manque de diplôme est sans doute la troisième raison qu'on m'avance pour expliquer la difficulté à retrouver un emploi. Traduisez par là, en général, diplôme post-bac (BTS, licence ou master) dont l'absence est censée être un frein insurmontable même après 10 ou 15 ans d'expérience dans le secteur.
Et je me retrouve toujours bien ennuyée pour répondre à cette objection car j'aurais tendance à y apporter une réponse en apparence évasive : oui et non. Voici donc quelques réflexions et trois conseils...
D'un côté, surtout dans notre pays où il a la réputation d'être un sésame auprès des recruteurs, le diplôme apparaît souvent comme essentiel. Il rassure l'employeur car il atteste, à tort ou à raison, que vous avez acquis un certain nombre de connaissances théoriques indispensables, surtout si vous êtes jeune diplômé(e). Celles-ci peuvent s'acquérir autrement mais le diplôme apporte un côté officiel, une lisibilité, une légitimation.
Plus que le diplôme d'ailleurs, ce sont sans doute vos études en elles-mêmes que le recruteur apprécie. Et pour le coup, les compétences douces qu'elles suggèrent et qui servent tout au long de votre vie. Pour ma part, ce que mon bac + 5 et mes diplômes d'écoles prestigieuses d'il y a 30 ans m'apportent, plus que de " faire bien " dans mon CV, ce sont des qualités d'analyse et de synthèse, de rigueur dans le raisonnement, de volonté, d'ouverture aux autres cultures et non des notions d'histoire ou d'économie dépassées de nos jours.
Enfin, beaucoup de gens passent un diplôme pour s'évaluer et/ou se revaloriser. Et c'est là une motivation puissante et respectable, à ne pas négliger. C'est souvent le cas des personnes qui envisagent une validation des acquis de l'expérience (VAE) par exemple. Si c'est votre cas, n'hésitez pas : ce sera peut-être compliqué mais faites-vous plaisir. La satisfaction personnelle que vous en retirerez si vous réussissez vaut tous les arguments du monde.
A contrario, le diplôme à lui seul ne suffit pas. Et là encore, ce ne sont pas les les jeunes diplômés qui me contrediront ! Aucun diplôme, si réputé soit-il et assorti du plus long des stages, ne peut égaler ce que vous apprenez sur le terrain avec toutes les responsabilités qui s'attachent au titulaire du poste et qu'un stagiaire ne saurait avoir par définition, quand bien même on lui laisserait une totale autonomie comme cela se fait trop souvent.
En outre, pour des postes d'encadrement, quand vous avez occupé une fonction plusieurs années avec succès, dans des secteurs différents qui plus est, le diplôme s'efface devant les réalisations. Et ce sont celles-ci qu'il convient de mettre en avant. Nul recruteur ne s'attend à ce qu'un candidat de plus de 40 ans commence sa présentation par : "Je suis diplômé d'HEC" ou "J'ai une licence d'anglais".
En fait, je serais tentée de dire - ce qui ne plait pas toujours car les gens sont amateurs de solutions toutes faites - que tout dépend de votre situation personnelle, de votre vécu, de votre expérience et du secteur professionnel dans lequel vous évoluez. Dans certains domaines de l'informatique, par exemple, ce qu'on vous demandera c'est avant tout de maîtriser le logiciel ou le développement. Dans les nouvelles technologies plus généralement, la savoir-faire importe plus que la formation, cette dernière n'existant pas encore parfois !
Comme promis, trois conseils pour finir :
- Commencez par regarder les offres d'emploi dans votre domaine sur divers sites et voyez ce qui est réclamé, surtout en cas de poste senior. Un diplôme est-il vraiment exigé ?
- Un niveau d'études est néanmoins souvent souhaité ? Si votre parcours illustre largement vos compétences pour le poste, postulez quand même, sans parler de ce que vous n'avez pas mais en vous appuyant sur ce que vous possédez parmi les compétences demandées.
- Interrogez-vous sur vos motivations réelles concernant votre désir de diplôme. Nécessité du marché du travail ou valorisation personnelle : il n' y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Simplement, il vaut toujours mieux être au clair avec vous-même. Vous n'en atteindrez que plus facilement votre but.
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