Expliquer ses compétences en mots |
Vous avez certainement remarqué
à quel point il est difficile parfois de décrire ses compétences. Bien sûr, vous
pouvez recourir aux fiches métiers ou à la description d’une journée de travail comme nous l'avons évoqué dans un précédent post.
Mais vous effectuez souvent une tâche sans savoir comment vous y êtes parvenu (quel
qu’en soit le résultat), sans arriver à exprimer vos démarches pour agir, apprendre, comprendre, résoudre et effectuer la
tâche en question.
Alors, pourquoi ne pas vous inspirer des techniques d’entretien
d’explicitation ? Celles-ci favorisent la description en mots de la manière dont une action, matérielle ou mentale, a été
réalisée.
En verbalisant, vous prenez conscience de ce que vous savez, ce que vous savez faire, comment vous le savez et comment vous faites. Vous ne pouvez pas observer directement vos connaissances : elles sont inobservables. Ce que vous pouvez observer, par contre, c'est ce qui se passe pendant que ces connaissances sont en action.
Pour y parvenir, commencez par vous concentrer sur une situation vécue (une fois qu'elle est terminée et non pendant qu'elle s'opère) dans votre fonction actuelle : servir un client, rédiger un article, renseigner par téléphone... tout dépend de votre activité ! Décrivez l'enchaînement des actions, des évènements. Cette simple reconstitution
déclenche déjà des prises de conscience. L'interrogation sur votre stratégie personnelle permet de repérer vos savoir-faire individuels. C'est ce savoir-faire en acte qui incarne le mieux
la compétence que vous avez acquise.
Ne nous demandez pas "pourquoi" vous
faites les choses mais "comment". En effet, pourquoi fait appel au rationnel, aux
rapports de cause à effet. Or, vous voulez ici faire émerger l’irrationnel, les
émotions à la base de vos réactions ou de vos actions et le "pourquoi" bloque cette
émergence. Par exemple, demandez-vous : "Comment je m'y prends, moi, dans un contexte défini
précisément, pour recevoir un client ?"
Faites appel à vos sens , notamment la vue ou l'ouie : "Qu’est-ce que je vois, qu'est-ce que j'entends ?" et aux sensations corporelles : "Qu’est-ce que je ressens ? Qu’est-ce
qui me gêne ? Qu’est-ce qui se passe en moi ?". En effet, ce sont nos sens qui
sont à l’origine de nos émotions, elles-mêmes à l’origine de nos réactions et de
nos stratégies de résolution de problèmes.
Voici une liste (non exhaustive !) d'autres questions que vous pouvez vous poser :
- Comment est-ce que je sais ce qui est important ?
- Qu'est-ce qu'il se passe dans ma tête quand je comprends, j'apprends, quand je réfléchis ?
- Où, quand, avec qui, avec quoi, dans quelles circonstances, dans quel état d’esprit je me trouve quand je fais cette action ?
- Quelle impression est-ce que j’en garde ?
- Dans quel but, pour quel motif ?
- Sur quoi me suis-je basé, quelle règle ai-je appliquée ?
Pour finir, identifiez ce qui vous intéresse, ce qui vous gêne et comment vous vous y prenez quand vous rencontrez un
obstacle.
Ce filtrage systématique de vos compétences par l'évocation d'activités effectivement réalisées vous permet d'aller d'un travail de simple reconnaissance (vous cochez dans une liste les compétences que vous pensez maîtriser) à un travail de production individuelle proche du vécu dont vous pouvez tirer les leçons. C'est ainsi à un véritable travail de réduction de distance entre soi et l'activité que vous vous consacrez.
Ce filtrage systématique de vos compétences par l'évocation d'activités effectivement réalisées vous permet d'aller d'un travail de simple reconnaissance (vous cochez dans une liste les compétences que vous pensez maîtriser) à un travail de production individuelle proche du vécu dont vous pouvez tirer les leçons. C'est ainsi à un véritable travail de réduction de distance entre soi et l'activité que vous vous consacrez.
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