Toujours trouver le bon emploi |
Le think tank* " L'institut de l'Entreprise " vient de publier une étude intitulée, avec un brin de provocation : " L’emploi à vie est mort, vive l’employabilité ! ". La question est de savoir comment améliorer notre employabilité, c’est-à-dire comment faire évoluer nos compétences en fonction de l’évolution des métiers et rester en adéquation avec les besoins du marché du travail. Dans un contexte d’innovations continues, nous devons nous attendre à un bouleversement de la structure et de la nature de notre emploi dans les prochaines années sans que personne ne sache bien ce seront les emplois de demain.
D'où l'importance non seulement d'anticiper les changements à venir comme le font par exemple France Stratégie et la DARES (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques) dans un rapport récent sur " Les métiers en 2022 ", mais aussi de mettre ces différentes études prospectives à la portée de tous. Pourtant, force est de constater que, pour l'instant, ce type d'informations demeure souvent confidentiel. Pour ma part, je reste en alerte sur des outils de curation comme Scoop.it où je trouve régulièrement des articles sur les professions du futur.
L'Institut de l'Entreprise préconise aussi de miser sur les compétences plutôt que sur les diplômes. L’évolution des métiers est trop rapide pour
que la formation initiale s’y adapte en temps réel, tandis que les savoir-faire ou les savoir-être ne s’apprennent pas à l’école et traversent le temps. Cela
implique de fonder le recrutement des salariés sur des critères plus larges que
le seul diplôme ou le poste préalablement occupé. C'est une des raisons qui m'ont poussée à créer un atelier " Transfert de compétences " car je crois que nous ne devons pas nous laisser enfermer dans des schémas préconçus mais au contraire ouvrir les possibles...
Pour pouvoir miser sur un collaborateur au profil atypique, il faut donc savoir reconnaître les « compétences transférables » d’un secteur professionnel à un autre. Ainsi, il existerait de nombreux points communs entre les boulangers et les ouvriers de la chimie à travers le processus de panification, si bien qu'on peut imaginer des passerelles entre ces deux secteurs, ce qui est d’ailleurs le cas en Allemagne.
Pour pouvoir miser sur un collaborateur au profil atypique, il faut donc savoir reconnaître les « compétences transférables » d’un secteur professionnel à un autre. Ainsi, il existerait de nombreux points communs entre les boulangers et les ouvriers de la chimie à travers le processus de panification, si bien qu'on peut imaginer des passerelles entre ces deux secteurs, ce qui est d’ailleurs le cas en Allemagne.
Communication orale, maîtrise des codes sociaux, négociation,
leadership, curiosité ou encore humilité… autant de soft skills stables et utiles
quel que soit le parcours professionnel, mais encore trop peu valorisées
par les recruteurs.
Enfin, l'Institut de l'Entreprise suggère de renforcer la mobilité géographique et surtout fonctionnelle. Mais cette dernière n’est pas toujours aisée et devrait être envisagée dès le
recrutement, surtout quand on sait qu’un cadre de moins de 35 ans notamment change en moyenne de poste environ tous les 3 ans.
Cependant, il ne suffit pas d’informer et de former
les gens pour qu’ils soient toujours adaptables et maîtres de leur parcours
professionnel. La question de l’employabilité dépasse largement celle de la
formation professionnelle. La persévérance et la
motivation comptent autant que la formation, si ce n’est plus.
Mais au final, à qui revient la
responsabilité de l’employabilité ? L’Institut de l’Entreprise estime que celle-ci doit être
partagée entre l'entreprise et ses employés. Pour lui, l'émergence d'un « droit à l’employabilité » pour les salariés, associé aux
obligations juridiques de l’employeur (gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences ou GPEC, formation, accords seniors) risque de déresponsabiliser les individus alors que ceux-ci devraient être acteurs de leur employabilité. Or, la
construction d’un parcours professionnel ne peut se faire que si les principaux
intéressés, à savoir nous, y sont impliqués.
Certes, nous devons être les artisans de notre propre destin. Encore faut-il que nous ayons de l'autonomie, de l'espace et du temps pour pouvoir agir et favoriser notre envie d'évoluer tout au long de notre vie. Espérons que la réforme de la formation professionnelle qui s'annonce et le nouveau compte personnel de formation nous le permettent...
* Laboratoire d'idées, groupe de réflexion et d'influence.
Certes, nous devons être les artisans de notre propre destin. Encore faut-il que nous ayons de l'autonomie, de l'espace et du temps pour pouvoir agir et favoriser notre envie d'évoluer tout au long de notre vie. Espérons que la réforme de la formation professionnelle qui s'annonce et le nouveau compte personnel de formation nous le permettent...
* Laboratoire d'idées, groupe de réflexion et d'influence.
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