Seniors : développez votre argumentation ! |
Soyons réaliste : il n’est pas simple passé un certain âge de retrouver un emploi… Je rencontre tous les jours des plus de 50 ans (voire plus de 45 dans certains métiers où le « jeunisme » est de rigueur) qui me font part de leur découragement et de leur crainte de ne plus retrouver un emploi, surtout si, en plus, ils ont décidé de changer de vie professionnelle.
Si vous êtes dans ce cas, voici quelques astuces qui vous permettront de rebondir plus facilement face à un employeur récalcitrant.
Tout d’abord – je ne le répéterai jamais assez – positionnez-vous comme offreur de compétences et non comme demandeur d’emploi. Expliquez ce que vous pouvez faire pour l’entreprise, votre vision du poste, projetez-vous dans l’avenir. Vous passerez ainsi d’une posture de spectateur passif à celle d’acteur proactif en donnant une image dynamique, pleine d’énergie.
Une fois votre présentation peaufinée, listez toutes les objections que vous pourriez (ou avez déjà) rencontrer(ées) lors d’un entretien. En voici quelques-unes (mais la liste n’est évidemment pas exhaustive !) :
• Vous êtes trop âgé
• Vous avez eu trop d’employeurs ou vous n’avez eu qu’un seul employeur
• Vous changez de secteur d’activité
• Vous n’avez plus que quelques années à travailler
• Vous manquez de souplesse, vous avez des habitudes
• Le supérieur hiérarchique / l’équipe est jeune
• Vous êtes moins résistant, plus assez dynamique
• Vos connaissances sont dépassées (ex : langue étrangère, informatique)
• Vous êtes plus cher qu’un jeune
En reformulant chaque objection, vous mettrez en lumière la véritable objection de votre interlocuteur. En recherchant le « pourquoi » de l’objection, vous amenez le recruteur à dévoiler ses raisons réelles. Par contre, ne vous justifiez jamais face à une objection.
Demandez-vous, par exemple, quels pourraient être les inconvénients d’avoir travaillé dans une seule entreprise ? L’immobilisme ? Citez alors des situations où vous avez fait preuve de réactivité et de d’aptitude au changement.
En quoi votre âge, vos habitudes, votre changement éventuel de secteur d’activité sont-ils bloquants pour le poste ? Pourquoi le fait d’être opérationnel tout de suite est-il gênant ? Quelle est votre grille de salaire (en cas de question sur la rémunération) ?
Affûtez vos arguments : le fait d’avoir exercé dans plusieurs entreprises apporte un réseau plus important donc plus d’opportunités souvent méconnues. Bref, posez des questions complémentaires, identifiez les besoins du recruteur, rassurez-le. Si le responsable fait état de difficultés, reformulez, apportez vos suggestions…
Attention : les objections peuvent être aussi un moyen de tester votre réactivité ou votre motivation.
L’employeur hésite encore ? Pensez à proposer une immersion professionnelle : il devrait être définitivement conquis !
Dur, dur d'être senior en recherche d'emploi !
RépondreSupprimerN'est-ce pas, d'ailleurs, utopique de se lancer dans cette aventure et de dépenser une énergie qui pourrait être investie ailleurs ?
Sauf à avoir développé, sur un créneau particulier, une expérience et une expertise marquées par la rareté (ou l'originalité, ou la nouveauté, ou...), sauf à en avoir conscience (et avoir formulé cette expertise sous forme d'offre argumentée, par exemple), sauf à connaître le marché sur ledit créneau, alors chercher un emploi qu'un junior peut assumer à moindre coût (brut et charges sociales), avec, pense l'employeur, un potentiel de projection sur le futur plus important, chercher un emploi de type "plutôt classique" ou banalisé, devient donc un but à probabilité d'atteinte faible.
Statistiquement parlant, bien sûr car il y a des exceptions.
Cela en France en tous cas où, au cours des quatre précédentes décennies, la sociologie de l'emploi s'est ossifiée autour d'à priori difficiles à démonter (les objections énumérées par Dominique) et se trouve rigidifiée par un « code-du-travail-barrière-de-barbelés » que le senior a plus de mal à franchir que ses concurrents plus jeunes.
Sans parler des difficultés économiques et fiscales mises en avant par les entreprises, au moins par les grosses moyennes jusqu'aux plus petites.
Dans ce contexte, j'ajouterai aux conseils de Dominique celui-ci.
Puisque vos ressources principales dans cette recherche sont essentiellement votre intelligence, votre imagination, votre temps et votre énergie, investissez-les, chers seniors, dans les proportions suivantes : 30% de ces ressources dans une recherche classique (annonces, sites de recherche, candidatures spontanées) et 70% dans d'autres voies (créer son activité, créer une entreprise, s'associer dans des partenariats, ...).
Cela suppose de sortir du cadre, selon l'expression consacrée, et de faire un point sérieux sur ce dont on est capable et sur ce que l'on veut, sur ce qui est important pour soi (sa passion) et sur ce qui est de l'ordre de la nécessité.