Nous avons tous une bonne raison de nous reconvertir |
En ces temps de chômage de masse et d’horizon bouché dans certains métiers, qui d'entre nous, en poste ou en transition professionnelle, n'a pas songé un jour ou l'autre à donner une nouvelle orientation à sa carrière et à changer de vie. Bien plus, dirai-je : qui n'y a pas été obligé ?
Quoi qu'il en soit, que vous vouliez réaliser votre rêve, donner un sens à votre vie ou mieux la gagner, votre décision de vous reconvertir a trop d'impact sur votre vie personnelle et professionnelle pour ne pas être mûrement réfléchie.
Vous devez vous assurer qu'il ne s'agit pas d'une tocade passagère et que votre envie est fondée sur un projet solide. Il est tout à fait légitime de vouloir changer mais, avant toute chose, vous devez identifier les raisons de votre insatisfaction. La reconversion professionnelle, lorsqu'elle est motivée par de mauvaises raisons, notamment par un effet de mode ou une représentation erronée du marché du travail, peut vite déboucher sur un fiasco.
Les raisons de se reconvertir sont multiples et dépendent du vécu de chacun : il existe presque autant de raisons que de personnes concernées, me direz-vous. Des sociologues éminents se penchent d'ailleurs sur cette question depuis plusieurs années : je vous invite ainsi à consulter l'article de Sophie BORDENAVE, un peu ancien mais rédigé dans un langage très accessible, sur "Les conditions individuelles et collectives des ruptures professionnelles".
Seul dans votre coin ou avec un proche ou un coach, vous pouvez aussi prendre une feuille de papier et répondre à ces quelques questions, simples en apparence : pourquoi est-ce que je souhaite travailler (salaire, carrière, reconnaissance, évolution personnelle, autres) ? Quelle journée de travail ai-je particulièrement aimée ? Quelle journée de travail ai-je le plus souffert ? Qu'est-ce que je regrette le plus dans mon dernier emploi? Si je pouvais exercer le métier dont je rêve lequel choisir ? Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse mais vous en saurez ensuite un peu plus sur vos propres motivations.
Dans un autre registre, d'après un sondage effectué par le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE), en mai dernier auprès de 993 directeurs des ressources humaines et chefs d’entreprise, les cinq motivations les plus souvent évoquées par les candidats en faveur de leur reconversion dans le cadre des entretiens d'embauche montrent que la démarche reste majoritairement subie (dans 53 % des cas). Les premiers motifs de reconversions avancés par les candidats sont de nature défensive : retrouver un emploi (49 %) et quitter un secteur sinistré (36 %). Suivent les motifs liés à la qualité de vie (35 % cherchent un métier plus épanouissant, 17 % un poste plus proche de chez eux) et ceux liés au statut professionnel (perspectives d’évolution, salaires, etc.). Pourtant, plus la reconversion est un choix volontaire, plus elle a de chances d’aboutir. 82 % des reconversions sont des succès dans ce dernier cas contre 49 % quand la démarche est subie.
Vous serez peut-être rassuré d'apprendre que, contrairement à ce qu'on pourrait croire, responsables RH et dirigeants se disent prêts à parier sur des candidats changeant de métier car ils apprécient cette démarche, témoin d'une « motivation forte », la « diversité que ces candidats apportent au sein de l’équipe » et l’intérêt de se doter de leur « regard neuf sur le métier ». Ceux qui en ont recruté sont généralement satisfaits de leur choix (86 %). Dommage simplement que ces employeurs ouverts à la différence soient encore trop rares... !
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